vendredi 29 juin 2007

Un peu de jazz

Difficile de montrer la musique en images. Sur scène une partie du quatuor du saxophoniste alto Pierrick Pedron, au festival de jazz d'Orléans, dans le jardin de l'évêché. Médiocre sonorisation, pluie, humidité, froid...

mardi 26 juin 2007

Nuages (2)

«En outre, la densité des nuages ne peut égaler celle des pierres, du bois, ni leur subtilité celle des brouillards et des fumées aériennes. Dans le premier cas, entraînés par leur poids, ils tomberaient comme les pierres ; dans le second, ils n'auraient pas plus de consistance que la fumée et ne sauraient retenir les neiges glacées ni les averses de grêle»
Lucrèce, De la nature des choses, Livre 6-101.

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J'ai réalisé, en relisant ces quelques mois de chroniques, que Ce Glob Est Plat avait pris, notamment avec la série sur la vie des cimetières, une tonalité funèbre. Aussi ai-je résolu de lui insuffler un peu d'air de temps en temps avec une série plus légère, déjà initialisée (sans le savoir) en avril, d'où l'indice 2 du titre. Y seront présentés des nuages, en situation ou non, commentés ou pas, selon l'inspiration du jour, en tentant d'éviter les clichés du thème.

mercredi 20 juin 2007

Une œuvre énigmatique

Le musée national d'archéologie de Naples, récemment cité ici-même à propos d'un chef d'œuvre immémorial, recèle également des trésors moins renommés. Des trésors parfois si rares ou énigmatiques que les plus grands experts ne savent pas ce qu'ils représentent, d'où l'absence auprès d'eux d'étiquette explicative, comme pour le merveilleux objet de notre illustration. Le puriste regrettera peut-être que sa contemplation soit un peu gênée par la présence, juste devant l'œuvre, de cette statue de la déesse Isis, jolie néanmoins, mais omniprésente.

lundi 18 juin 2007

La vie des cimetières (7)

Curieux théâtre où le spectateur s'entasse sur la scène et dans les trous de souffleurs pour tenter d'apercevoir ce qui se passe dans la salle, chez les vivants. C'est l'ossuaire du cimetière des Fontanelle. Creusé dans la roche d'une colline de Naples. Il a connu des périodes de surpopulation, notamment lors de la grande épidémie de choléra en 1836 et servi régulièrement de placard à la mafia locale (on repérait leurs besognes aux petits trous nets qui ornaient les crânes). Lors des grandes tempêtes, on voyait parfois passer dans la rue un grand oncle enterré récemment, ou la tête de la défunte boulangère qui descendait rapidement la via Fontanelle. C'était devenu l'anarchie. Vers le milieu du siècle dernier, pris en main par la ville, l'ossuaire a été assaini, et transformé en attraction touristique où le spectateur vivant peut contempler, avec un frisson, ce qu'il va devenir.

lundi 11 juin 2007

Mourir à Capri

L'agave américain est né dans les endroits les plus désolés et les plus caillouteux d'Amérique centrale. Il s'est depuis parfaitement accoutumé au climat méditerranéen (comme nous l'aurions fait à sa place) et y vit avec distinction, quoique de manière un peu théâtrale, son étrange destinée.

Il mène d'abord pendant plusieurs décennies la vie alanguie et sans histoire d'une belle plante grasse indolente. Puis un jour, sans prévenir, il se réveille de sa longue somnolence et se laisse pousser droit vers le ciel un interminable lampadaire ouvragé, un sorte de portemanteau inutilisable dont les patères haut perchées accueillent de grosses fleurs jaunes ou vertes.

Ce canular surréaliste sera son unique saillie. Définitivement épuisé, il déclinera rapidement et mourra. Ce Glob Est Plat, ne reculant devant aucune bassesse, si elle est animée d'un esprit réellement scientifique, a repéré sur la toile une page d'une crudité insoutenable qui relate en images la brève déchéance d'un agave breton, récit obscène mais édifiant.

Les esprits sensibles ne suivront pas ce lien sordide mais se régaleront de notre illustration d'aujourd'hui. Cet agave prévoyant a choisi de passer sa courte retraite dans une île de rêve pour millionnaires moribonds, à Capri, à deux pas des boutiques de luxe, des bijoux clinquants et des vêtements de marques.

Le conseil santé de Ce Glob Est Plat :
Éviter la piqûre de la pointe de la feuille d'agave, qui peut être dangereuse et comporter parfois des effets secondaires insidieux pour les constitutions fragiles: ils en oublient d'un coup, dans leurs écrits, les règles grammaticales et orthographiques les plus rudimentaires. On ne s'en étonnera pas quand on saura que l'agave fournit les ingrédients de certains alcools dont la tequila et le mezcal.